L'engagement d'après Jean-Paul Sartre

Abstract

Ayant écrit, dans les années 1940, son ouvrage philosophique L’Être et le néant et sa trilogie romanesque Les Chemins de la liberté, Sartre emprunte un chemin nouveau et différent ; il s’adonne à la formulation d’une théorie littéraire. De cet effort résulte une conception particulière, celle de la « littérature engagée » qui influencera d’une manière décisive la suite de son expression philosophique et qui deviendra la philosophie même. Ce qui nous importe, c’est d’examiner pourquoi, après la parution de L’Être et le néant, Sartre interrompt ses investigations menées dans le cadre de l’enquête d’une « ontologie phénoménologique » et se lance intensément dans la détermination des principes littéraires. Il serait précipité d’expliquer cette transition comme un simple changement d’intérêts en vue de la politique ; cette orientation est, en effet, incitée par l’idée initiale même de sa philosophie. En d’autres termes, un lien interne relie sa philosophie et ses exigences pour la littérature.